La laveuse à tordeur de ma mère.
Même si les laveuses à linge, telles qu’on les connait aujourd’hui, ont fait l’apparition dans les foyers québécois à la fin des années ’50, ma mère tenait mordicus à conserver sa vieille laveuse à tordeur. Pour le lavage, les vêtements étaient déposés dans la cuve remplie d’eau savonneuse et on devait ensuite les passer un à un dans l’essoreuse à rouleaux.
Mais un jour…
Dans les années ’60, ma mère s’est enfin décidée à franchir le pas vers la nouvelle technologie.
Je me souviens encore du moment où on est venu chercher sa vieille machine à tordeurs. Les hommes ont embarqué la laveuse sur une remorque et ma mère a pleuré toutes les larmes de son corps lorsqu’ils sont partis avec « l’antiquité ». Elle est resté là, debout sur le balcon, les yeux rivés sur le camion conduit par l’homme qui lui avait arraché son antiquité jusqu’à ce qu’il tourne le coin de la rue et disparaîsse à tout jamais.
La corde à linge
Pour les faire sécher, les vêtements mouillés étaient accrochés sur la corde à linge à l’aide d’épingles de bois. La poulie soutenant la corde à linge qui s’étirait jusqu’au poteau d’Hydro Québec avait été fixée à la brique de la maison par mon père.
Je ferme les yeux et je me souviens encore de l’odeur fraîche des draps séchés au gré du vent sous le soleil radieux. Ma mère étendait dehors même en plein hiver. La pauvre, elle pouvait bien faire de l’arthrite à la fin de sa vie. Quand on rentrait les vêtements à l’intérieur, ils étaient raides comme une barre de fer et on devait les étendre à nouveau au sous-sol sur des cordes tendues d’un mur à l’autre pour qu’ils puissent dégeler! On faisait tout ça pour l’odeur! Ca sentait l’frais!!!

Crédit photo: Josée Cousineau
Le repassage
Adolescente, j’avais été mise en charge du repassage. Était-ce parce que je le faisais bien? Ou était-ce parce que cette tâche ingrate ennuyait ma mère? Je ne saurais le dire. Sauf que je me souviens très bien que durant la période estivale, j’installais la planche à repasser sur le balcon et j’accomplissais cette tâche en prenant du soleil. Faire deux choses à la fois ne date donc pas d’hier!
Me croiriez-vous si je vous disais qu’à l’époque, on repassait tout… tout, tout, tout… même les serviettes, les linges à vaisselle et les taies d’oreillers.
Finalement, à bien y penser, je ne vous cacherai pas que la sécheuse a fini par nous épargner énormément de travail!
quand j’allais en vacances chez ma grand-mère. C’était planche à laver et savon de Marseille, un souvenir qui me fait sourire maintenant, mais beaucoup moins à l’époque
C’est vrai que ça sent tellement bon, le linge séché sur la corde… Mais je ne le ferais pas en hiver; ta mère avait du courage!
Probablement que nous n’avions pas de sécheuse à l’époque!
Me grand-mère aussi avait du Savon de Marseille! 🙂
je lave encore avec une machine à tordeurs depuis quelques années car trop souvent mon eau gèle dans les murs derrière la laveuse l hiver. C est long, mais ça lave bien surtout les couettes blanches à tremper longtemps et à brasser pour les blanchir . Parfois au remplissage ça déborde aussi si je ne surveille plus assez le niveau de remplissage et c est la catastrophe….je suis contente d avoir cette antiquité fonctionnelle achetée sur kijiji quand la machine haut de gamme ne fonctionne pas suite à un gel ou à du sable sur le filtre.
Ah! Vraiment! Vrai que ça peut te dépanner. Nos mères travaillaient fort à l’époque et on ose se plaindre!
Merci de ta visite sur mon Cybercarnet Ginette!
Ah! La laveuse à tordeur fait aussi partie de mes souvenirs. Dieu que ma mère avait peur qu’on se passe le bras dedans. C’était interdiction de s’approcher. Superbe texte une fois de plus. C’est toujours un bonheur de te lire.
Aline, pareil chez moi! Interdiction de s’approcher!
Une chose est certain, ces machines étaient fiables ,non je pensais à la laveuse
Merci de ton passage sur mon Cybercarnet Claude. Bonne journée!