À tous les matins, beau temps, mauvais temps Il enfilait manteau, chapeau et gants Vers ce banc, toujours, il se dirigeait Où les oiseaux, patiemment, l’attendaient
Il aimait, parmi eux, se retrouver Partager les restes de son déjeuner Sans raison futile ni arrière pensée Profiter de ce moment passager
Oublier un instant cette solitude Malheureusement, il en a l’habitude Au retour, il la retrouv’ra sûr’ment Comme tous les matins, beau temps, mauvais temps
Trois fois par mois, Ghislaine nous impose des mots à insérer dans notre texte. Aujourd’hui, j’ai aussi ajouté une image qu’elle nous propose.
Les mots: Futile, passager, retour, raison, pensée, oublier
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J’écoute tes longs silences De plus en plus intenses Plus intenses que les mots Qui viendront bien tard ou tôt
Rien ne sert de supplier Il vaut mieux nous oublier Nuit et jour j’essaie d’y croire Je n’y vois qu’un grand trou noir
Comme les fleurs tout en rosée Mes pleurs au soleil séchées Le bonheur je l’aperçois Même si c’est chacun pour soi
Trois fois par mois, Ghislaine nous propose des mots à insérer dans nos textes. Voici les mots imposés: SILENCE, NUIT, SUPPLIER, INTENSE, PLEURS, CROIRE.
Réglé comme une horloge, Raoul se lève toujours à l’heure des poules. Nul besoin d’avoir un coq dans sa cour… c’est ainsi. Depuis qu’il est à la retraite, il se réveille de plus en plus tôt. Il a comme un urgent besoin de profiter de la vie.
Depuis qu’il a déposé sa valise chez Blandine en début d’année, il aime se lever tôt pour flâner au jardin dès que le soleil se pointe le bout du nez. Il sort du lit sur le bout des pieds, il ne voudrait surtout pas éveiller sa douce. Il aime ce moment de solitude, siroter son premier café tout doucement, bien installé dans la balançoire près des iris et des rosiers plantés, il y a de cela plusieurs années, par sa chère Blandine. Ses fleurs sont magnifiques. Elle a le pouce vert, comme on dit. Par contre, il y a un coin de jardin près duquel Raoul ne s’installe jamais. L’odeur du lys le répugne au plus haut point. Il faudra qu’il en parle à Blandine. Il ne voudrait surtout pas la vexer.
Et depuis quelques jours, la pelouse qui encercle le jardin de fleurs est envahie par cette fleur mal-aimée de tous… le pissenlit! Quelle désagréable fleur! Surtout lorsqu’elles arrivent en fin de vie! Et pour comble, récemment, les élus de la municipalité ont instauré une loi interdisant l’épandage d’herbicides, même ceux qu’on dit bio à base de graines.
Lui et Blandine n’ont vraiment plus l’âge de se traîner à quatre pattes pour retirer les racines de cette fleur, une à une. Ils n’ont surtout pas envie de se mettre au vin de pissenlits. Que faire alors?
Sept heures.
La porte s’ouvre sur une Blandine souriante.
« Viens t’asseoir près de moi, Blandine. » lui offre tendrement Raoul.
« J‘ai fait un rêve, Raoul. Je crois avoir trouvé la solution à notre problème de pissenlits!«
« Vraiment? » de répondre Raoul. « Et bien… bon matin! Attends, je te fais couler un bon café et je reviens…«
De retour près de Blandine, elle lui raconte, qu’en rêve, elle s’est retrouvée entourée de fleurs sauvages aux corolles multicolores. Ce qui lui a donné l’idée de remplacer la pelouse de la cour arrière par des fleurs sauvages et des sentiers où ils pourraient marcher et faire ainsi la guerre à cette fleur jaune si envahissante!
« Qu’en penses-tu, Raoul? Tu crois qu’on pourrait faire ça?«
Sachant fort bien que l’idée de Blandine est déjà bien ancrée dans sa tête, il lui répond tout simplement par un sourire approbateur et sait déjà qu’il pourra lui proposer de retirer les lys malodorants!
Les mots en caractère gras ont été imposés par Isabelle-Marie d’Angèle. Je n’ai pas respecté les règles entièrement, c’est mon côté rebelle. 😉