Tranche de vie d’une sexagénaire – Réflexion matinale

Réflexion matinale

Mi-novembre! Déjà!

Blandine prend tranquillement son café. Sans lait. Il n’est que cinq heures du matin. Elle aime se lever tôt. Elle a l’impression de s’approprier du temps qui lui reste.

L’obscurité est encore bien présente. Heureusement qu’il a commencé à neiger. Le paysage est de moins en moins grisonnant, car la semaine dernière encore, les arbres et le sol étaient aussi gris que sa chevelure de sexagénaire.

Elle s’installe, comme à chaque matin, devant son cahier d’écriture. Une musique douce accompagne ce moment. La lumière tamisée lui apporte ce calme dont elle a tant besoin. Les mots glissent sous sa plume comme par magie. Il lui arrive même d’ajouter un peu de couleur sur une page, entre les mots. C’est sa façon à elle de bien débuter ses journées.

Ce moment qui s’étire souvent jusqu’à ce qu’il fasse clair à l’extérieur.

Ces instants bien à elle d’une durée indéterminée qui lui donnent la vive impression d’être vivante et libre comme l’air?


Texte écrit selon les mots imposés de Ghislaine. Couleur, lumière, temps; durée, magie, air, clair, obscurité.

L’automne et l’hiver

L’atelier d’écriture de Ghislaine nous propose d’écrire un texte à partir de l’alphabet. Nous sommes dispensés des lettres: W, X, Y et Z.

Automne, saison des couleurs
Bouleaux, frênes, érables et
Chênes majestueux tourneront
Doucement vers le rouge, le jaune
Et l’orangé.  Par jour venteux, une
Farandole de feuilles tombées
Garniront le sol du boisé
Heureusement,
Il neigera bientôt… ça fera la
Joie des enfants
Kermesse sur neige
Lainages, bottes et foulards
Manteaux, tuques et mitaines
Nuits fraîches, tempêtes et poudrerie
Occuperont les conversations
Pour les prochains mois
Québec, hivers rigoureux
Rien à faire, on ne s’en
Sort pas
Toujours la même chose
Une année suit l’autre
Vaut mieux s’y faire!


Les hauts et les bas

Après s’être fait masser vigoureusement
à tour de rôle,
ils se sont perdus
dans cette cuve remplie d’eau.
La peur au talon
de ne plus se revoir
dans ce tourbillon savonneux.

En regardant vers le haut.
il croit l’apercevoir...
Est-ce un mirage?

Mais non,
il doit faire face à cette réalité
Pour ne pas dire fatalité!
Madame Blancheville qui,
depuis toujours,
obsédée par la blancheur
Une obsession!
Voilà qu’elle l’asperge
d’un jet de javelisant…
Quelle répugnante odeur!

L’essorage, à son tour
le fait chavirer
cul par-dessus tête!
Difficile pour un bas!
Le voilà qu’il s’imagine
le pire des scénarios…

« S’il fallait que je ne retrouve plus l’autre, qu’adviendrait-il de moi? »


Écrit selon les consignes données par l’atelier d’écriture de Ghislaine. Huit mots imposés à insérer dans notre texte: Haut tour apercevoir mirage réalité eau blancheurbas

TRANCHE DE VIE D’UNE SEXAGÉNAIRE – Transformation

Le texte suivant m’a été inspiré par les mots imposés par Ghislaine ainsi que par l’automne, la plus belle saison du Québec.

Mots imposés: Joli, ton, oasis, odeur, verdure, obole, ombre, ciel


Transformation

Comme à tous les matins,
Blandine regarde par la fenêtre.
Le ciel est bleu, mais pas pour très longtemps.
Au loin, elle aperçoit l’ombre d’immenses nuages gris,
un ton de gris manaçant qui annonce la pluie.

Heureusement, le vent est absent.
Elle connait son ciel par coeur,
elle sait qu’elle a suffisamment de temps
pour sa promenade quotidienne.

Sans aucune hésitation,
elle enfile ses espadrilles,
enroule un joli foulard autour de son cou
et décide d’apporter un parapluie… juste au cas!

Depuis quelques mois,
elle a pris l’habitude de sortir
pour marcher à tous les matins.
Elle se retrouve immanquablement dans ce sentier
qui lui apporte le réconfort dont elle a tant besoin.

Une oasis de paix entourée d’arbres gigantesques qui,
en ce mois d’octobre, se transforment
en revêtant leur plus beaux atours.
Bientôt, les arbres perdront leurs feuilles, une à une.
Elles se déposeront au sol
telle une obole au fond d’un panier.
La verdure des sous-bois disparaîtra, tranquillement,
ramenant cette odeur de feuilles humides, si familière,
qui nous prépare mentalement
à la rudesse de l’hiver.

Les deux pieds dans le sable

Depuis quelques jours, cette chanson de la Compagnie Créole lui trotte dans la tête comme un ver d’oreille.

« Ça fait rir’ les oiseaux.
Ça fait chanter les abeilles.
Ça chasse les nuages
Et fait briller le soleil. »

Assise dans le taxi qui les ramène de l’aéroport à la maison, elle appuie la tête sur son épaule et ferme les yeux quelques minutes. 

« Vous avez fait bon voyage? » demande le chauffeur en les regardant dans son rétroviseur. »

Affirmatif » lui répond sans hésiter son amoureux.  « On se serait cru au paradis! »

Elle sourit en gardant les yeux fermés.  Cet homme qu’elle aime éperduement!  Il est tellement beau.

Quelle chance ils ont eue de faire ce voyage dans les Caraïbes, ils en avaient tellement besoin.  Février est si froid au Québec. 

Elle se revoit encore, assise sous le parasol, les deux pieds bien enfoncés dans le sable à siroter un rhum jus d’orange.  Et il y avait toujours cette odeur d’héliotropes qui flottait dans l’air et qui lui rappelait le parfum du lilas de son enfance.  Ces parcelles de petits bonheurs qu’elle apprécie et qu’elle accumule au fil du temps.  Merci la vie!

Ce genre d’escapade a toujours eu un impact positif sur leur vie de couple.  Les voyages, cette façon bien à eux qu’ils ont développée, leur permettent reconnecter tel les deux hémisphères du globe terrestre.  Prendre du temps pour eux et mettre sur pause pour quelques jours le train-train quotidien du métro-boulot-dodo. 

Heureusement, dans ces moments, ils peuvent compter sur leurs parents, fidèles alliés, à qui ils confient les enfants à chaque année.  Ils en ont de la chance.  Et surtout, ils ne l’ignorent pas, contrairement à bien d’autres!

Ils savent depuis longtemps comme il est important de préserver la flamme dans leur couple car, un jour, les enfants prendront leur envol… et feront leur propre vie!


Ce texte a été écrit dans le cadre d’un challenge d’écriture proposé par Marie Kléber de l’Atmosphérique.

Les consignes étaient d’insérer 9 mots imposés ainsi que 5 autres mots débutant par les lettres « PAR ».

Les mots imposés: allié, hémisphère, impact, taxi, héliotrope, chance, envol, affirmatif, créole.


Le lecteur

Voici ma participation à l’atelier d’écriture de Ghislaine.

Les 8 mots imposés étaient: Espérer, lecteur, plaisir, délicate, penser, moindre, soupir, détresse.


Le lecteur

Il espère secrètement une fin heureuse.
Il prend plaisir à lire chaque mot.
Il tourne les pages délicatement.
Il prend une pause à la fin d’un chapitre.
Il se met à penser tout haut.
Il pleure à la moindre émotion.
Il relâche ce soupir d’insatisfaction.
Il ressent la détresse en lisant le dernier mot.


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Le fil des saisons

Cette semaine, Marie Kléber nous invite à écrire de la poésie en prose (Ce genre se caractérise par sa brièveté, une apparente simplicité mais une densité bien réelle, une unité thématique, un jeu sur les images et une recherche de musicalité), sur le thème de l’odorat.

Ai-je répondu à son invitation?


Le fil des saisons

Fermer les yeux, écarter les narines.  Sentir cette odeur qui émerveille.  Elles tourbillonnent devant nous, chatouillent notre odorat.  Elles se déposent sous nos pas, pressés par on n’sait quoi. Sous nos semelles usées par le temps, elles se laissent craquer. Ce temps qui passe et qui refroidit, ce temps qui amène les jours gris. Il sent bon la neige qui éblouit le regard. Le printemps se renouvelle sous un ciel de nuages cousus de fils blancs ouatés. Ça sent bon les bourgeons, ça sent le miel. Puis revient l’été parfumé de fleurs. Ces fragrances sauvages qui s’entremêlent d’effluves d’herbe fraîchement coupée.


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La carte du changement

Me voici enfin de retour pour les défis d’écriture de Ghislaine. Les huit mots imposés vont comme suit:

Salade, comme, placer, quelques,
écriture, courbatures, certain, faire.


La carte du changement

Ce matin, avant de se mettre à l’écriture, Marguerite a pigé une carte de son jeu d’Oracle.  « Changement« .  Quel message veut lui faire cette carte?  Quel changement pourrait-elle apporter à une vie qu’elle aime déjà? 

En réfléchissant, elle se rappelle qu’en sortant de la douche, elle s’est regardé dans le miroir et n’a pas du tout aimé l’image qu’il lui projetait.  Serait-ce un signe qu’il serait grand temps qu’elle se reprenne en main?

Dans ses réflexions matinales, elle s’est finalement fixé comme objectif de perdre quelques kilos.

Par contre, pas question de se mettre à la salade.  Elle le sait déjà, elle ne tiendra pas le coup.  Il n’y a que les poules et les lapins qui se contentent de grignoter les feuilles de laitue. 

Donc, la solution est de faire plus d’exercice!  Elle aime bien la marche, mais ces temps-ci, les températures ne s’y prêtent pas vraiment.  En fait, toutes les excuses sont bonnes pour ne pas sortir marcher.

La solution serait d’utiliser le vélo stationnaire et de placer cette activité à l’agenda.  Comme ça, plus d’excuses!  Certain qu’au début, les courbatures seront au rendez-vous.  Mais,Marguerite a confiance et sait qu’elles s’atténueront avec le temps.


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Le vagabond

On ne lui connaissait pas de nom mais dans le village les rumeurs allaient bon train…

Et oui, c’est comme ça dans les p’tits villages du Québec. Tout le monde se connaît. On a affaire à mener une bonne vie! Sinon… les rumeurs circulent très rapidement.

Depuis quelques jours, il errait dans les rues. Les quelques rues du villages, devrai-je dire. Car à part la rue Principale, il n’y a que deux courtes rues sans issue sur lesquelles sont bâties la moitié des maisons du village. Pas de danger de se perdre ici, ni même de passer inaperçu!

Il est à peine huit heures.

Quelques villageois se sont réunis au dépanneur afin de trouver une solution. Denise, la propriétaire du commerce, a déjà préparé, comme elle le fait à chaque matin, deux silex de café. Les gobelets de crème, les sachets de sucre et les batônnets de bois reposent dans un bol sur la table qui accueille quotidiennement les habitués du coin.

En prenant une gorgée de café, Adrien partage avec les autres: « Écoutez les gars, lundi dernier, il a même fait les poubelles à la recherche d’un reste de « je ne sais quoi ». T’sais quand t’as faim, tu es prêt à n’importe quoi.« 

« Je me demande à quel endroit il dort… » de répondre le vieux Bernard en remontant ses lunettes du bout de l’index.

Et Charles de rétorquer: « Samedi dernier, le vieux Doris l’a surpris endormi dans sa grange. Évidemment, en l’apercevant, l’inconnu s’est sauvé en courant! Doris a tout de même pris l’initiative de lui laisser de la nourriture et de l’eau au cas où il reviendrait. »

« Ça n’a pas de bon sens! » dit Adrien en se grattant les quelques poils qui lui restent sur la tête. « On doit trouver une solution. Si au moins, on connaissait son nom. On pourrait tenter de l’amadouer. »

L’arrivée…

Leur conversation est soudainement interrompue par le son de la clochette fixée au haut de la porte du dépanneur annonçant l’arrivée… d’un autre inconnu.

Les trois gaillards se regardent en se demandant qui peut bien arrêter au dépanneur si tôt le matin.

L’inconnu se dirige tout droit vers le comptoir et demande à Denise, la propriétaire, la permission d’épingler une affiche d’avis de recherche sur le babillard.

Les trois, curieux, se lèvent et s’approchent pour découvrir, avec stupéfaction, la photo de leur vagabond errant. Ils se regardent et disent en choeur: « Ah ben bonyenne! Mais on le connaît ce chien-là. Dites-nous donc, Monsieur, quel est son nom? »


L’atelier d’écriture de Marie reprend du service après une pause estivale qui a joué les prolongations. Cette semaine, elle nous propose d’écrire un texte à partir de la phrase d’introduction suivante: “On ne lui connaissait pas de nom mais dans le village les rumeurs allaient bon train…”


On retrouve d’autres textes dans la section: Atelier d’écriture

Juste pour le plaisir d’écrire

S’amuser avec les notes de musique. Voici deux textes sortis de mon imagination, juste pour le plaisir d’écrire.


Le réveil

DOucement, elle se réveille
veillée par le bel oiseau
MItigée, elle s’émerveille
FAbuleux ce cher Galarneau
SOLeil, magnifique soleil
LA vers l’est, à l’ouest tantôt
SIlencieuse comme l’abeille
DOrmailler seule dans son berceau


Insomnie

Docteur, docteur, pouvez-vous m’aider
veillée toute la nuit, je me sens toute croche
Minimiser mon problème de sommeil
Fait qu’amplifier mon insomnie
Solution magique, la trouverez-vous
tout de suite, j’en ai besoin
Silence… puis dans un long soupir rempli d’espoir…
Donnez-moi cette pilule magique, docteur, je vous en supplie!


Et toi, il t’arrive d’écrire juste pour le plaisir d’écrire?