Le silence des mots

Le silence des mots

J’écoute tes longs silences
De plus en plus intenses
Plus intenses que les mots
Qui viendront bien tard ou tôt

Rien ne sert de supplier
Il vaut mieux nous oublier
Nuit et jour j’essaie d’y croire
Je n’y vois qu’un grand trou noir

Comme les fleurs tout en rosée
Mes pleurs au soleil séchées
Le bonheur je l’aperçois
Même si c’est chacun pour soi


Trois fois par mois, Ghislaine nous propose des mots à insérer dans nos textes. Voici les mots imposés: SILENCE, NUIT, SUPPLIER, INTENSE, PLEURS, CROIRE.

Pour lire mes textes, je t’invite à consulter l’atelier d’écriture.

Les maux et les mots

Les maux et les mots

Tous ces mots enfouis, écrasés
Ensevelis par un long hiver
Comme si c’était hier
Comme si c’était jamais arrivé

Ces mots qui semblent prisonniers
Les exprimer, oui, mais comment
Ces mots coincés depuis longtemps
Pouvoir crier, être écouté.

Comment dire la souffrance
Comment guérir un coeur meurtri
Comment faire confiance en la vie
Oser quelques pas de danses

Comment savoir ce qui est mieux
Pardonner, aimer à nouveau
Laisser aller tous ces maux
Avant de se sentir trop vieux


Les mots suggérés par Ghislaine: Aimer, écouter, dire, faire, savoir, pouvoir.

Atelier d’écriture de Ghislaine #208

Douce révélation

Aimer se lever tôt
Profiter du clair silence
De la montagne sans écho
Hasard ou coïncidence

Urgent besoin de solitude
Retrouver le bon chemin
À travers cette lassitude
Extrême sans lendemain

Enfin, l’oiseau se lève
Hagard, il étire ses ailes
Picosse* le tronc sans sève
Inutile et vilain rituel

Face à ce cardinal
Se faire une raison
Promenade matinale
Douce révélation

*Picosser est une expression québécoise qui signifie entre autre: piquer avec le bec


Ce texte a été écrit grâce aux mots imposés de Ghislaine.

Vilain, silence, hagard, urgent, révélation, extrème.

Atelier de Ghislaine #206

Que deviendra-t-elle?

Depuis qu’elle est toute petite
De tous, elle subit l’ironie.
Elle se referme dans une espèce de gîte,
Dans l’attente, dans la mélancolie.

Elle pleure, seule, dans son lit.
Elle s’invente des amies imaginaires.
Face contre l’oreiller, elle crie,
Déverse des larmes solitaires.

À défaut de clarté,
Elle ferme les yeux.
Elle rêve de sérénité,
Elle rêve de merveilleux.

À force de solitude,
Transformée en fruit sauvage
De la ronce, de l’incertitude,
Sans aucun succès, ni bagage.

Que deviendra-t-elle?


Ce texte a été inspiré par les mots imposés de Ghislaine.

Ironie, attente, succès, défaut, ronce, clarté

Tranche de vie d’une sexagénaire – Pourquoi attendre?

La tempête s’est poursuivie jusqu’au petites heures du matin. Raoul avait bien fait de préparer un sac week-end avec tout ce dont il avait besoin pour séjourner chez Blandine jusqu’au lendemain. Les routes étaient désastreuses et aux nouvelles de fin de soirée, on parlaient de plusieurs sorties de routes.


Lundi matin.  La neige a cessé de tomber.  Le soleil est de retour. Faire la grasse matinée dans les bras de Raoul, celui qu’elle appelle maintenant « son Homme ».  Pur bonheur!

Être à ses côtés, jour et nuit.  Ne plus craindre la solitude.

Continuer à deux afin de ne pas sombrer dans l’ennui.

Blandine poursuit sa rêvasserie, les yeux ouverts, un sourire naïf au coin des lèvres.  La pandémie des dernières années lui a fait réaliser bien des choses.  Ça fait tellement longtemps qu’elle y songe.  Mais qu’attend-elle pour lui dire tout haut ce qu’elle a en tête depuis un bon moment?  Attendre impatiemment le week-end pour être heureux.  Attendre les vacances pour profiter de la vie.  Attendre de voir fondre la neige pour lui partager sa pensée.  Attendre, toujours attendre.  À son âge!  Pourquoi attendre?  La vie est si courte.  Pourquoi se contenter de peu?

Raoul se tourne vers elle.  L’air heureux.  Elle lui rend son sourire.  Et sans attendre, avant même de lui dire bonjour, elle lui lance, non sans un brin de nervosité dans la voix: »

Raoul, que dirais-tu de venir t’installer ici?  On pourrait même faire ça avant Noël si tu veux! J’aimerais tant poursuivre ma route avec toi, jour après jour.  »


Ce texte a été écrit dans le cadre d’un défi lancé par l’Atelier d’écriture de Ghislaine. Les mots imposés étaient: Sombrer, fondre, craindre, poursuivre, continuer, faire + inclure 5 mots débutant par la lettre N.

Tranche de vie d’une sexagénaire – Dimanche enneigé

Blandine regarde par la fenêtre.  C’est tellement triste de voir tous ces arbres dénudés de leurs feuilles qui semblent attendre impatiemment la première neige qui recouvrira enfin leurs branches squelettiques.

Le vent s’élève soudainement.  Une poudrerie* s’installe. Exactement comme nous l’a prédit, ce matin, la dame de la météo de Salut Bonjour**. Une légère couche de neige tapisse rapidement le sol.

« Avec cette température, Raoul ne viendra sûrement pas faire son tour. » pense tout haut Blandine.

Elle referme le rideau de dentelle blanche et s’installe à sa table d’écriture. Elle ouvre le tiroir et en sort son plus beau papier à lettre.  Un papier qu’elle a reçu en cadeau de son amie Louiselle, juste avant son déménagement sur la rive-sud de Montréal. Et oui, Blandine est de la génération qui utilise encore le papier et le timbre poste.  Elle décide d’envoyer une lettre à son amie de toujours à qui elle se sent à l’aise de partager ses confidences. Mais c’est aussi pour le plaisir de recevoir, en retour, du courrier par la poste.

Elle n’a pas le temps de sortir sa plume de l’étui qu’on frappe à la porte.

En écartant le rideau, elle aperçoit un Raoul à la moustache enneigée qui lui sourit à belles dents en retenant son chapeau.

« Blandine! J’ai pris la décision de venir te voir malgré la tempête! Regarde, j’ai même apporté quelques vêtements de rechange au cas où il me serait impossible de retourner à la maison ce soir! »

(Note de l'auteure: "Ah le coquin! Il a tout prévu!")

« Entre, Raoul, entre! Ma parole! Tu es fou d’avoir braver cette tempête! Mais, je suis tellement contente de te voir! Donne-moi ton manteau et installe-toi au salon, je te rejoins à l’instant. Prendrais-tu un café? »

Sans attendre sa réponse, c’est d’un pas alerte que Blandine se dirige à la cuisine pour faire couler un café à celui qu’elle appelle maintenant « son Homme ».


*Poudrerie: Au Québec, neige fine et sèche que le vent fait tourbillonner.

**Salut Bonjour: émission télévisée du matin populaire au Québec.


Ce texte a été écrit grâce aux mots imposés par L’atelier d’écriture de Ghislaine. Les 6 mots proposés: Papier, vent, feuille, confidence, parole, légère

Tranche de vie d’une sexagénaire – Réflexion matinale

Réflexion matinale

Mi-novembre! Déjà!

Blandine prend tranquillement son café. Sans lait. Il n’est que cinq heures du matin. Elle aime se lever tôt. Elle a l’impression de s’approprier du temps qui lui reste.

L’obscurité est encore bien présente. Heureusement qu’il a commencé à neiger. Le paysage est de moins en moins grisonnant, car la semaine dernière encore, les arbres et le sol étaient aussi gris que sa chevelure de sexagénaire.

Elle s’installe, comme à chaque matin, devant son cahier d’écriture. Une musique douce accompagne ce moment. La lumière tamisée lui apporte ce calme dont elle a tant besoin. Les mots glissent sous sa plume comme par magie. Il lui arrive même d’ajouter un peu de couleur sur une page, entre les mots. C’est sa façon à elle de bien débuter ses journées.

Ce moment qui s’étire souvent jusqu’à ce qu’il fasse clair à l’extérieur.

Ces instants bien à elle d’une durée indéterminée qui lui donnent la vive impression d’être vivante et libre comme l’air?


Texte écrit selon les mots imposés de Ghislaine. Couleur, lumière, temps; durée, magie, air, clair, obscurité.

Atelier 201 chez Ghislaine

Ma participation à l’atelier d’écriture de Ghislaine.
Sujet 3: un texte avec au moins 5 mots commençant par  » j  »
Sujet 4: Un texte avec des mots qui finissent par «  » Age «  »

Le jour J

Ça y est!
Nous y sommes!
Aujourd’hui, c’est le jour J
En ce jeudi 14 juillet
Jacynthe et Jacques uniront leur destinée
Ils se passeront le jonc au doigt
Et se jureront fidélité
………. 

Un pur mirage

L’oiseau sort de sa cage
N’en pouvant plus de ce grillage
Se pavane fièrement sous son plumage
Tel un roi mage

Il rêve d’improbables voyages
Sans baluchon ni bagage
Il rêve de verts feuillages
Et de vastes marécages

Mais cette fenêtre n’est qu’une image
Un simple mirage sous ce voilage
Sage, il retourne à sa cage
Sans même avoir vu le village


L’automne et l’hiver

L’atelier d’écriture de Ghislaine nous propose d’écrire un texte à partir de l’alphabet. Nous sommes dispensés des lettres: W, X, Y et Z.

Automne, saison des couleurs
Bouleaux, frênes, érables et
Chênes majestueux tourneront
Doucement vers le rouge, le jaune
Et l’orangé.  Par jour venteux, une
Farandole de feuilles tombées
Garniront le sol du boisé
Heureusement,
Il neigera bientôt… ça fera la
Joie des enfants
Kermesse sur neige
Lainages, bottes et foulards
Manteaux, tuques et mitaines
Nuits fraîches, tempêtes et poudrerie
Occuperont les conversations
Pour les prochains mois
Québec, hivers rigoureux
Rien à faire, on ne s’en
Sort pas
Toujours la même chose
Une année suit l’autre
Vaut mieux s’y faire!


Les hauts et les bas

Après s’être fait masser vigoureusement
à tour de rôle,
ils se sont perdus
dans cette cuve remplie d’eau.
La peur au talon
de ne plus se revoir
dans ce tourbillon savonneux.

En regardant vers le haut.
il croit l’apercevoir...
Est-ce un mirage?

Mais non,
il doit faire face à cette réalité
Pour ne pas dire fatalité!
Madame Blancheville qui,
depuis toujours,
obsédée par la blancheur
Une obsession!
Voilà qu’elle l’asperge
d’un jet de javelisant…
Quelle répugnante odeur!

L’essorage, à son tour
le fait chavirer
cul par-dessus tête!
Difficile pour un bas!
Le voilà qu’il s’imagine
le pire des scénarios…

« S’il fallait que je ne retrouve plus l’autre, qu’adviendrait-il de moi? »


Écrit selon les consignes données par l’atelier d’écriture de Ghislaine. Huit mots imposés à insérer dans notre texte: Haut tour apercevoir mirage réalité eau blancheurbas